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1954 : T’as vu Monte-Carlo ?

dimanche 11 avril 2004, par Jean-Jacques


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Une nouvelle version de la Comète, la Monte-Carlo, fait son apparition en janvier 1954.

Pour le millésime 1954 (à priori dès le n° 966), le capot est modifié. La première version comportait, à sa partie inférieure, un entourage et un renfort central portant l’éclairage du compartiment moteur. Le filtre à air était, dans cette configuration, fixé sur le capot côté conducteur, une lèvre en caoutchouc assurant la liaison avec le carburateur. Désormais, le capot perd son renfort central, l’éclairage du compartiment moteur étant repoussé sur l’arrière. Le filtre à air, plus volumineux, est monté sur la joue d’aile côté passager (coulé en zamac ou embouti en tôle suivant les approvisionnements). Quant à la bobine, elle est désormais fixée sur une platine elle-même reprise par les deux premiers écrous de la culasse au niveau du premier cylindre (du coup, elle chauffe plus qu’auparavant).

La Monte-Carlo est essentiellement bicolore et un monogramme apparaît en bas des ailes, aux côtés de l’écusson de Poissy.


Une nouvelle version de la Comète, la Monte-Carlo (type F39FM), est présentée au salon de Bruxelles qui se tient du 16 au 27 janvier 1954. Elle reprend le moteur de la Vendôme mais encore plus poussé, puisqu’il développe 105 ch SAE à 3.700 tr/mn suite à une augmentation du taux de compression (7,2 au lieu de 6,7) et du régime maxi. Ce moteur est dérivé de celui qui équipe les Ford Cargo. Baptisé Mistral, c’est une fois de plus un V8 à soupapes latérales dont la cylindrée est passée à 3.923 cm3, le couple maxi à 24,5 mkg à 2.000 tr/mn. Il est désormais accolé à une boîte mécanique Pont-à-Mousson à quatre rapports entièrement synchronisés (option semble-t-il plébiscitée) ou à une boîte mécanique trois vitesses. Extérieurement, ce modèle se reconnaît à sa nouvelle calandre dite "coupe-frites (sept barrettes verticales, trois horizontales), à la fausse prise d’air de capot avec enjoliveur et à ses roues fils montées de série en 400 (en option, possibilité de monter de vraies roues à rayons Robergel). Le poids, ennemi décidément de la Comète, enfle encore puisqu’elle pèse désormais 1.470 kg, ce qui pénalise encore une fois les performances de la Monte-Carlo qu’on annonce pourtant à plus de 155 km/h.

Cuir et bicolorisme assorti aux teintes de la carrosserie pour la Monte-Carlo.


Les garnitures intérieures sont en deux tons (rouge ou havane avec carrosserie noire, noire avec la carrosserie crème, bleu foncé avec la carrosserie bleu pervenche). Lorsque la carrosserie est bicolore, l’intérieur reçoit un garnissage en cuir rouge ou noir (carrosserie ivoire avec toit noir), cuir vert foncé (carrosserie vert clair et toit vert foncé), cuir turquoise et noir (carrosserie turquoise, toit noir), cuir bleu pervenche et bleu foncé (carrosserie bleu pervenche et toit bleu foncé) ou cuir crème et terre de sienne (carrosserie crème et toit terre de sienne). Sur les ailes, l’écusson "F-M" et le sigle Facel disparaissent. Les remplacent des sigles "Monte-Carlo" et l’écusson de Poissy sur fond rouge qui s’installent sur les flancs et le pare-chocs AR reçoit un monogramme "Monte-Carlo". Au passage, les clignotants AV sont montés dans les antibrouillards, et les emplacements laissés libres dans les crosses de pare-chocs sont pourvus de catadioptres... blancs.
L’équipement intérieur de ce modèle, qu’on s’attendait à voir encore amélioré, souffre cependant de la disparition du compte-tours remplacé par une montre, l’espace laissé vide à gauche étant comblé par une vitre sur laquelle figurent le sigle "Monte-Carlo" et l’écusson de Poissy sur fond rouge. Les boutons de tableau de bord ne reçoivent plus une lettre gravée en leur centre, leur fonction étant désormais inscrite sur leur embase. Le compteur de vitesses est gradué jusqu’à 175 km/h. Le démarreur est actionné par la clé. Un écusson "Body by Facel Paris" est fixé sur l’embase du siège AV, côté conducteur.

La Monte-Carlo est aisément reconnaissable. Mais pas seulement à
sa calandre coupe-frites (les dernières Comète l’ont également reçue en héritage), mais par sa fausse prise d’air de capot.


La Monte-Carlo et la Comète sont produites en parallèle, cette dernière restant identique à celle du millésime précédent même si elle peut bénéficier d’une peinture bicolore et du montage de la nouvelle calandre. Elle n’aurait été produite, dans cette ultime version, qu’à 107 exemplaires, le dernier exemplaire sortant de Facel-Métallon ivoire à toit noir.
Le 4 juillet 1954, la Ford-SAF passe sous le contrôle de Simca, moyennant un complexe échange de participations croisées. Les Vedette vivent leurs dernières heures, qui seront remplacées à l’automne par la nouvelle gamme Trianon-Versailles-Régence, seule la Comète Monte-Carlo continuant d’être produite jusqu’au printemps 1955, en vertu d’un accord moral passé avec Facel-Métallon et que Simca, déjà en affaires avec Daninos, n’entendait pas rompre (les Simca 8 et 9 Sport étaient également produites à Dreux, sur les mêmes chaînes que les Comète). Mais au passage, les finitions vont baisser, le skaï remplaçant le cuir pour les panneaux de portes et la garniture de toit. Parallèlement les jantes à voile plein reçoivent des enjoliveurs de... Trianon et l’antivol de direction disparaît. Quelques exemplaires sont encore assemblés début 1955, mais sans grande conviction, la priorité du nouveau propriétaire de la marque étant ailleurs. Au final, ce seront donc 2.165 Comète qui auront vu le jour, dont 699 Monte-Carlo, ces chiffres étant à manier avec précaution, les archives de Ford et de Facel-Métallon cultivant parfois un flou fort peu artistique. Mais au vu du recensement mené par le Club Vedette, ils sont, aujourd’hui, les plus fiables connus.

Au cours de l’année 1954, Daninos fait une dernière tentative auprès de Simca, cette fois, pour que la Comète survive au rachat. Il dessine ainsi, toujours sur la base de la Vedette, un élégant coupé quatre places que Pigozzi refusera.


Pour l’anecdote, on notera qu’en 1954, Daninos proposera une nouvelle version d’un coupé quatre portes sur base Vedette, reprenant le V8 de 2.355 cm3 avec pour l’essentiel les spécificités de l’ancienne Comète. Mais Henri-Théodore Pigozzi, le patron de Simca, opposera à ce projet une fin de non-recevoir.

Identification
Numéros de fabrication n Type BAFM (Comète)
 : du n° 966 au n° 1.359 en configuration 1953 puis du n° 1.360 au n° 1.467 avec calandre de Monte Carlo - Type F39FM : du n° 2.001 au n° 2.699.

La Monte-Carlo ne cessera de perdre en qualité de finition dès lors que Simca prendra le contrôle de Ford-SAF.

La Monte-Carlo, comme la Comète qui l’a précédée, a été l’une des reines des concours d’élégance au milieu des années 50.

Les roues à rayons Robergel ne sont pas montées en 400 comme les roues à voile plein, mais en 380.

C’est au salon de Bruxelles que la Monte-Carlo a été dévoilée en janvier 1954. C’est à ce même salon qu’elle tirera sa révérence, l’année suivante, sous les yeux du roi Baudouin, venu lui rendre un ultime hommage.

©Gazoline 2004. Toute reproduction strictement interdite.





Jean-Jacques



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