C’est donc une nouvelle Simca 9 Sport qui apparaît au salon d’octobre 1952. Elle arbore une ligne nettement plus étirée et plus fluide que sa devancière, avec une calandre à un seul aubage en forme d’accent circonflexe et surmonté du même monogramme SIMCA que sur l’Aronde, une barre horizontale reliant les deux crosses de pare-chocs et intégrant les clignotants, des pare-chocs droits dépourvus de la moindre échancrure, une lunette AR en une seule pièce, des ailes AR moins arrondies et prolongées par de petits feux ronds à gros verre arrondi incorporant stop et clignotant, des passages de roues de forme rectangulaire et des jantes à rayons extrêmement décoratives. « Nous avions concentré nos efforts sur le dessin et l’harmonie de la carrosserie, précise Jean Daninos. Personnellement, je pense que ce modèle 53 est le plus beau de tous ceux que nous avons sous-traités pour Simca. Et nous avions atteint notre but puisque tout le monde salua sa beauté esthétique, sa finition et son originalité. Quant à ses performances, ce n’était pas notre problème, c’était à Simca de développer un moteur plus puissant. » De fait, la carrosserie Facel en tôles d’acier épaisses était lourde, trop lourde, pénalisant singulièrement les performances de voitures dont la dénomination "Sport" prêtait alors à sourire. Et il se murmurait que Simca œuvrait pour doter ce nouveau modèle d’un futur V-8 de 2 litres de cylindrée. Intox manifeste car on voyait mal la "filiale" Simca venir titiller le grand-frère Fiat sur ce terrain et, de toutes façons, il n’y avait pas place, sous le capot, pour glisser un tel moteur.
Sévèrement critiqués par la presse de l’époque, l’Auto-Journal en tête, les coupés et cabriolets Simca 9 Sport et malgré leur haut degré de finition avec leur intérieur cuir, seront finalement produits au compte-gouttes, au grand dam de Jean Daninos (officiellement, il n’y aurait même pas eu un seul exemplaire de série du cabriolet, à l’exception d’un prototype). D’autant que leur prix d’achat s’était sévèrement envolé vers des zones hautement inaccessibles.
>Identification
Numéros de série : du n° 48.503 au n° 49.478 puis, à partir d’août 1953 du n° 155.860 au n° 161.310 (numéros pris dans la série de l’Aronde).